Adapté du roman éponyme de Takemi Kôshun, battle royale s’impose comme la révélation de l’année. Sujet à polémique, il peut se targuer de proposer une intrigue des plus originales.

A l’aube du XXIéme siècle, le Japon est en proie à une nouvelle forme de crise. Le maintien de l’ordre dans les lycées n’est dorénavant plus possible. Les élèves boycottent les cours et poussent même le vice jusqu’à agresser les profs. Suite à ce bouleversement, le gouvernement décide de voter une nouvelle loi : La loi « Battle Royale ». Le concept n’est guère compliqué. Chaque année, une classe de 3éme est choisi au hasard parmi tout le Japon. C’est lors du voyage de fin d’année qu’ils seront Kidnappés puis emmenés sur une île. Kitano (un prof poignardé par le passé) sera chargé de leur éducation un peu particulière. Les présentations étant données, ce dernier leur annoncera la première règle en vigueur : S’entretuer en usant de tout les stratagèmes possibles.

Le jeu se déroulera sur une période de trois jours, ni plus, ni moins. Passé ce délai, il ne devra en rester qu’un (Highlander ^^) sous peine d’avoir le larynx explosé par les colliers. Des colliers attachés à leur cou, qui ne devront en aucun cas être forcé. Pour se défendre, des armes seront fourni aux élèves et comme le précise la présentatrice, c’est le hasard total. Cela va du simple couvercle de casserole, à l’arme bien fourbe en passant par la grosse mitrailleuse. D’autres objets seront proposés, ayant une utilité plus ou moins restreinte selon le moment et l’endroit. Parmi ceux-là, on retrouve les jumelles, le GPS qui indique l’emplacement de chaque participant etc… Voilà, le jeu est lancé et les fauves sont lâchés. Pardonnez-moi cette métaphore mais force est de constater qu’ils sont réduits exactement à cela, c’est à dire à l’état de bêtes assoiffées de sang.

Durant le jeu, des groupes se formeront, des amitiés se créeront et énormément de haine également. Cette haine que certains auront eu le temps de ruminer pendant plusieurs années envers d’autres élèves de leur classe. Des choses courantes de la vie comme des moqueries, des insultes, des trucs sans importance en soi, mais qui dans le jeu se transformeront en d’immenses envies de meurtre. D’autres en revanche préféreront opter pour le suicide.

Pour pimenter le jeu, les organisateurs n’hésiteront pas à intégrer deux nouveaux participants : des volontaires. Pour l’un d’entre eux, on est déjà fixé et les raisons de sa venue sont simple : tuez le plus de monde possible tout en s’amusant. Dès sa première apparition, on comprend direct ses motivations, parfaitement retranscrites dans son regard (les yeux, ça trompe pas many lol). Disposant d’un charisme certain, d’une prestance exceptionnelle, il en devient très vite un personnage attachant, bien que ce soit LE « bad guy », qui marque ses prestations par des scènes d’anthologie. Petit détail ironique le concernant : il commencera le jeu avec un éventail en papier comme seule arme. De plus, à chaque apparition mouvementée de ce tueur de folie, un superbe thème lui servira d’accompagnement, à la manière de grahf dans xeno. Une musique dantesque qui annonce d’emblée la couleur. Quant à l’autre volontaire, il n’en reste pas moins assez mystérieux et l’on comprendra ses réelles intentions qu’en milieu de film. En ce concerne les autres élèves, ils ne sont pas en reste, loin de là. Chacun développant sa propre histoire, que ce soit d’amour ou de haine. De son côté, Kitano apparaît comme un personnage pour le moins ambigu. Nul doute qu’il est ici pour se venger, mais son attitude à l’encontre de certains élèves reste à éclaircir. C’est le cas de Noriko, que l’on peut qualifier de pseudo-héroïne, dont l’attention que lui prête Kitano est des plus flagrante. L’humour noir est également bien présent, et ceci, on le doit notamment à Kitano, mortel dans son rôle de prof sadique.

Niveau technique, BR s’en sort avec les honneurs. C’est un fait, la mise en scène est l'un des points forts du film et les plans de vues choisis lors des affrontements sont là pour le confirmer. Tiens, parlons-en de ces gunfights. Ils sont superbes, dans la lignée des plus grands films de John woo. De plus, la scène finale ressemble énormément à celle que l’on peut voir dans « the killer » (l'un des meilleurs films de john woo avec bien entendu les mythiques « a better tomorrow 1 et 2 »). L’inspiration y est, et cela se sent.

En ce qui concerne les musiques, on ne peut que s’extasier devant les thèmes proposés. D’ailleurs, le film démarre en trombe en nous proposant « Requiem Mass Dies irae verdi » (j’ai cherché pour le nom), un classique du genre. On se souviendra notamment du thème de Kiriyama, un plaisir pour les tympans. J’ai même dans l’idée de m’acheter la BO (je ferai sûrement une critique d’ici là).

En bref, ce film est à n’en point douter un message sur la nature humaine, où il en ressort toutes les caractéristiques, la haine dans ce cas précis. Une haine attisée par les nombreux tourments de la vie et qui ne pouvant plus supporter cette trop forte pression finit par exploser. Voici l’un des principaux messages que l’on peut percevoir en visionnant cette oeuvre.

Ce film apporte tellement de réflexion qu’il me serait impossible de tout vous dévoiler dans une simple critique (qui je l’espère aura su combler vos attentes). Donc, si des personnes souhaiteraient participer à une partie consistant à développer le film dans ses moindres recoins, qu’ils me fassent signe (je passe par la même occasion un petit coucou à Setankin, spike bebop 2051, captain ishido, Jackybob etc…. des fervents admirateurs de ce film)

En conclusion, Kinji Fukasaku signe une oeuvre exceptionnelle qui se démarque des autres films de part son originalité et sa violence hors-normes. Une expérience à ne pas manquer.

N.B : A l'heure où j'écris ces lignes, BR devrait déjà être disponible en DVD zone 2. Une suite serait également prévu...

Jangzhaô

L'avis de

Battle Royale est un film qui m'a profondément choqué. Je ne m'en suis toujours pas remis, BR est devenu  un de mes films cultes. Kinji Fukusaku a su mélanger l'ultra violence avec un humour noir excellent pour nous offrir -en tant que dernier film- une réflexion sur la société. Au premier plan, la violence, mais au second plan, les choses essentielles de la vie : l'amour, l'amitié, etc...  une métaphore du passage à l'âge adulte....      De plus Fukasaku se paye le luxe d'avoir Kitano en professeur sadique et excellent qui en étonnera plus d'un. En vrac je dirai aussi que le "méchant" du film est sublime, les acteurs, bien que jeunes, s'en sont bien tiré, et que la musique est traumatisante (au bon sens du terme ). un film CULTE!!!

AOSHI

Battle Royale, le DVD :