Cinéma > Critiques de Films > kill bill volume 1


"Cliquez sur l'image pour l'aggrandir"

4ème film de Quentin Tarantino, Kill Bill était déjà élevé au rang de film culte avant même sa sortie. Quelle belle preuve de confiance! En effet, ce n'est plus un secret pour personne, Tarantino s'est imposé comme une grande icône du cinéma avec, rappelons le, seulement 4 films à son actif - sans compter ses collaborations, "Four Rooms" (Groom Service en francais) pour n'en citer qu'un - et un talent indéniable pour l'écriture de scénarii ("True Romance"...). Une ascension fulgurante qui a valu à ce réalisateur une grande notoriété publique. A la simple évocation du nom "TARANTINO" pour ne serait ce que la réalisation d'un film, on sait d'avance que ce dernier va faire un carton. Ses films respirent la passion, celle d'un gars féru de cinéma qui aime rendre hommage à ses films cultes, avec lesquels il a grandit. En ce sens, Kill Bill est sans doute sa plus belle réussite.

"La vengeance est un plat qui se mange froid"
C'est sur ces quelques mots que débute "Kill Bill"! Un proverbe hautement significatif puisqu'il résume tout a fait la situation. Black Mamba (Uma Thurman) est restée dans le coma pendant près de 4 ans et elle est impatiente de se venger! On peut donc la comprendre! Cependant, elle veut savourer "SA" vengeance et ça aussi on peut le comprendre! En effet, même si son principal objectif est de tuer bill, elle doit tout d'abord s'occuper de ses anciens acolytes, (plus communément appelé "Deadly Viper Assassination Squad", "Le Détachement International Des Vipères Assassines" en francais), devenus beaucoup plus puissant (O-Ren Ishii) ou au contraire, complétement repenti (Vernita Green). Très méthodique, Black Mamba a ruminé sa vengeance pendant des années, alors, une année de plus ou de moins ne changera pas grand chose à la donne. Le proverbe en question prend ainsi tout son sens. En résumé, le temps n'a plus beaucoup d'importance pour Black Manba, sa vie ayant basculé 4 ans auparavant. Sa seule raison d'être : Se venger! Sa quête de vengeance peut enfin commencer, peu importe le temps que cela prendra!
"Vieux proverbe Klingon"

Difficile d'aborder "Kill Bill" sans penser à toutes ses sources d'inspirations. A l'inverse du plagiat, Kill Bill renoue avec un cinéma beaucoup plus emblématique, qui se laisse aller à des genres très différents, en gardant tout de même son identité. Le combat final en est un exemple concret, par son respect de l'art du chambara (combat au sabre) et la touche personnelle apposée par Tarantino. Tout bien réfléchi, le chambara n'a jamais été aussi bien représenté dans le cinéma américain (non, je ne suis pas assez fou pour parler de cinéma mondial). Pas assez qu'il nous offre une scène de sabre mémorable (il n'y a pas de mot juste pour la qualifier), Tarantino remet au gout du jour un style beaucoup trop écarté du cinéma américain d'aujourd'hui en implantant des effets gores surprenant, de part leur bestialité et leur réalisime, ainsi que de nombreux clins d'oeil qui raviront les fans de film asiat, parmi les plus flagrant, je citerai l'habit jaune de bruce lee (dans "Game Of Death") ou bien encore le masque de kato (joué par bruce lee dans "The Green Hornet").

La scène finale vaut à elle seul le déplacement. Fort heureusement, elle relance allégrement le rythme qui a tendance à se perdre en route. Je n'irai pas jusqu'à dire qu'on s'en ennuie, loin de là, mais il semble neanmoins que la VF ait fait son effet, elle ampute une bonne partie de l'intérêt, principalement dans les scènes humoristiques. Ca ne m'étonnerait pas que la scène du restaurant me plaise davantage en VO! Passé outre ce défaut (on va dire ce contretemps facheux car la vo est là pour le corriger), l'ensemble du film est à se damner tant il se prête à d'inombrables effets de style, de plans débordant d'ingéniosité, d'un background fabuleux, de musiques dantestes, tout ça sous la direction d'un maître de l'innovation, toujours à la recherche d'expérience nouvelle. A ce propos, la scène en animé est incontournable. Privilégiant l'animation aux styles graphiques, le tout est remarquablement bien structuré! Avec la fin, c'est surement l'un des meilleurs passages du film! La patte du réalisateur étant facilement reconnaissable. A commencer par la réalisation qui se soustrait à de multiples flashbacks, de manière à amener l'histoire sous différents points de vues avec en toile de fond plusieurs histoires parallèlles. Ce qui a été fait avant ou après une scène est alors interpréter différemment, selon les actions des personnages. Cela nous permet de mieux les comprendre, d'être au coeur du sujet et ainsi, d'admirer le travail très manichéen du réalisateur!

Non seulement Tarantino n'hésite pas à balancer tout son savoir-faire, sans se soucier des moyens mit en oeuvre (le résultat est réussi qui plus est), mais il sait également s'entourer d'acteurs(trices) au talent incontestable. Sans être un inconditionel d'uma thurman, j'ai été totalement convaincu par son interprétation! Elle est classe, ses scènes de combats sont très crédibles et ses dialogues s'accordent parfaitement avec sa personnalité. Elle parle donc très peu! Effectivement, tout se passe dans la gestuelle et le regard, des éléments importants qui caractèrisent bon nombre de personnages du film! Les acteurs crèvent l'écran, portés par des répliques cultes qui resteront à jamais gravés dans les mémoires! Parmi les membres des "Vipère Assassines", on retrouve l'excellent Michael Madsen, un peu en retrait dans ce premier volume étant donné que la trame suit les destinées de O ren ishii et Vernita Green, cibles principales de Black Mamba. Il faudra attendre le second volume pour en savoir plus sur les personnages de Budd (Michael Madsen) et Elle Driver (Darryl Hannah). Idem pour Bill (David Carradine) dont on n'entend que la voix, certainement pour faire planer le mystère sur sa réélle cruauté (autant vous dire que j'attends son combat contre Mickael Jay White avec une certaine impatience). Autre personnage marquant, O-ren ishii, interprétée par la sublime lucy liu. Sa performance est extraordinaire et c'est sans doute le personnage représentant à merveille un passé sombre et torturé. Il suffit de voir le passage en animé pour s'en convaincre. Gogo Yubari (joué par Chiaki Kuriyama, aussi connu sous le nom de "Chigusa", la petite recrue de battle royale) campe un personnage sadique, et malgré ses 17 ans, elle a tout d'une tueuse sans pitié! Son entrée est fracassante! A noter la précense de Sonny Chiba (Excellent dans Stormriders) en cuistot reconverti. Rien à dire sur sa prestation, il reste égal à lui même.

Mélomane dans l'âme, Tarentino rempile avec une BO géniale, constitués de thèmes musicaux auquel le cinéaste voue un immense respect et qui tout naturellement se devaient d'accompagner son dernier film. Du Disco au Rock en passant par le Western-Spaguetti, la musique se mélange aux décors, armes et personnages du film, formant un tout, une osmose unique autour d'une atmosphère sombre et voluptueuse à la fois. L'ambiance de Kill Bill s'imprègne d'une langueur profondément onirique où se prête des mélodies au rythme très progressif, dissimulées derrière cette dure loi du milieu : "Tuer ou se faire tuer"
A la manière de son grand ami Robert Rodriguez (relativement connu pour sa trilogie du mariachi-flingueur), Tarantino s'offre un plaisir que seul les "Inconditionnels" de ses films (et autres nouveaux apôtres) pourront partager et apprécier. Une oeuvre complétement décalé (déjanté!) qui manie avec brio des genres tombés peu à peu dans l'oubli (en amérique tout du moins)!

 

Jangzhaô

 
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("inspiré des personnages fétiches de Jangzhaô" ;)