S'il y a un album d'Uematsu qui divise les foules c'est bien ce
Grand Finale. Certains (peu) le trouvent vraiment excellent, d'autres
(un peu plus déjà) le considère comme une merde absolue. Personnellement,
je dispose d'un avis un peu plus mitigé, même si je reste évidemment
déçu que les ré-orchestrations de la meilleure bande-son jamais
composé, soient, pour grand nombre d'entre elles, inférieures aux
originales. Mais voyons réellement ce qu'il en est :
1 - Opening Theme ~ Tina (7:57)
En version originale le thème de Tina (Terra en Us) est une pure
merveille et sans aucun doute, un des meilleurs de la série. On
ne pouvait donc qu'être ravi de la voir apparaître entièrement ré-orchestrée.
Malheureusement, après audition, on a des raisons d'être quelque
peu déçu. Pendant la première partie du morceau (environ 1 minute
45) le rythme est lent laissant planer une ambiance mystérieuse.
Plus la mélodie avance, plus elle monte en intensité jusqu'à "exploser"
pour laisser place à la mélodie comme on la connaît. Autant dire
que lorsque cette mélodie, connue de tous, démarre on ressent de
véritables frissons tant elle est magnifique. Parfaitement reprise
à la flûte de pan, avec derrière le rythme militaire, propre au
morceau, la mélodie en devient un pure chef d'œuvre. Vers 3:30 la
mélodie s'emballe et on pense qu'elle va finir en apothéose. Mais,
et c'est là que le bat blesse, le rythme reprend pendant 4 minutes…
de trop. En effet ces 4 minutes ne sont que répétition de la même
mélodie (très belle il est vrai mais à force…). au final on est
presque dégoutté d'entendre la flûte de pan. C'est plutôt dommage
car s'il avait durer 4 minutes de moins ce morceau aurait été un
véritable chef d'œuvre…
Note : 14.5 / 20

2 - Cefca (3:24)
Le thème de Kefka est à l'image du personnage : original, décalé
mais diablement génial. Je dois dire que, contrairement à pas mal
de personnes, je trouve cette version ré-orchestré vraiment très
belle. Le thème est ici devenu une danse, ma foi, forte entraînante.
Démarrant par quelques notes de piano allant decrescendo. La mélodie
reprise aux cuivres et au violon, devient ensuite complètement folle,
ne cessant de remonter et redescendre en intensité faisant de ce
morceau un des meilleurs de cet album (en même temps c'est pas trop
difficile…^^). Dommage simplement, qu'à l'image de l'album, il manque
quelque peu de variété. Néanmoins, un vrai bon thème.
Note : 16 / 20
3 - The Mystic Forest (4:46)
La piste que j'apprécie peut-être le moins sur cet album. Ce morceau
est creux et plat. Je ne vois pas ce que je peux ajouter de plus
si ce n'est que l'on s'ennuie ferme en l'écoutant, dommage au vu
de l'instrumentation…
Note : 5 / 20
4 - Gau (5:19)
Comme beaucoup de thèmes de personnages de Final Fantasy 6, celui
de Gau est magnifique. Mais encore une fois cette version est vraiment
décevante. Si on prend plaisir à écouter le début très langoureux,
ainsi que les vingt, courtes, secondes qui suivent (bénéficiant
d'une orchestration excellente et d'un rythme très enlevé, on ne
peut pas en dire autant de la suite. En effet, encore une fois,
la fin de la piste est sans saveur et, encore une fois on s'ennuie.
On aurait tant aimé avoir ne serait-ce qu'une petite minute de plus
de cette si beau passage que l'on entend en milieu de piste...
Note : 11 / 20
5 - Milan de Chocobo (5:36)
Décidément, peu de ré-orchestrations échappent au désormais classique
thème des chocobos. Tellement classique que je ne m'attarderai pas
dessus. De plus celui de Final Fantasy VI est de la même veine que
les autres et ne vous surprendra donc point et cette ré-orchestration
n'a rien d'assez extraordinaire pour être signaler (contrairement
à celle du Celtic Moon). Un thème sympathique, sans plus…
Note 11 / 20

6 - Troops March On (4:26)
Fidèle à la version originale (et comme son nom l'indique) Troops
March On est un morceau aux accents très militaires . Bien que loin
d'être un chef d'œuvre, ce thème reste, néanmoins, plutôt agréable
à écouter. La première partie de la piste est résolument tourné
vers un rythme et une mélodie très militaire notamment dû à la grosse
prédominance des percussions. Après deux minutes le change en prend
un côté plus intriguant. Le tout est assez plaisant et on notera
dans les points positifs, une très belle montée du rythme vers 2:55
avant que celui-ci redescende pour nous offrir une fin en apothéose.
Bref un morceau très plaisant qui mérite plus qu'amplement sa place
sur cet album.
Note : 14 / 20
7 - Kids Run Through The City Corner (3:14)
On continue dans la lancée de Troops March On au niveau de la qualité,
avec ce nouveau morceau. Comme le précédent il ne propose rien d'extraordinaire
mais demeure un morceau plutôt agréable. La première partie du morceau
est assez étrange, mais pas pour le moins jolie, et la suite vraiment
belle : une danse calme, lancinante et sobre comme on (je ?) les
aime. Parfaitement orchestré et très bien interprété, avec, en premier
plan, une superbe mélodie au violon et un rythme très léger à la
harpe en second, Kids Run Through The City Corner est un beau morceau
qui, sans être une véritable tuerie, se laisse fort agréablement
écouter…
Note : 14.5 / 20
8 - Blackjack
Je ne vais pas trop m'attarder sur ce thème, vu qu'il est loin d'être
excellent et que les raisons sont sensiblement les mêmes que celles
d'autres morceaux. A savoir un cruel manque de consistance et de
profondeur. Dommage car on restait sur l'enchaînement de deux bons
thèmes d'affilée et la mélodie assez "fluette" du début,
laissait augurer d'un très bon thème…
Note : 7 / 20
9 - Relm
Très triste, à la manière du thème original, la ré-orchestration
du thème de Relm est encore loin d'être une réussite. De nouveau
c'est creux et on l'impression que le morceau tourne inlassablement
en rond. Certains passages ont beau être sympa (vers 1:20 notamment)
on attendra jusqu'au bout que la mélodie prenne son envol, en vain…
De plus, le court passage de cornemuse, qui intervient plus ou moins
régulièrement dans le morceau, est à la limite de l'audible.
Note : 6 / 20
10 - Mistery Train (4:02)
Voilà un morceau qui tranche légèrement avec le reste de l'album.
Le thème du fameux passage dans le train fantôme fait, dans un premier
temps, immanquablement penser à un morceau de piano-bar. Notamment
grâce au rythme très pêchu du piano et la mélodie plutôt grave du
violoncelle. Puis au bout de deux minutes, une césure nette s'opère
dans le morceau. La suite est identique au niveau de l'instrumentation,
mais différente au niveau du rythme, beaucoup plus lent et triste
que dans la première partie. En résulte un thème excellent (n'ayons
pas peur des mots^^) comme j'aurais aimé en voir d'autre dans cet
album.
Note : 17 / 20

11 - Aria Di Mezzo Carattere (5:53)
On commençait par ne plus y croire. Uematsu ne pouvait laisser
un de ses albums (aussi moyen soit-il… la preuve…) sans y avoir
inclus un chef d'œuvre absolu. Ce chef d'œuvre, le voilà justement
: il n'est autre que la version ré-orchestrée d'un des passages
les plus marquant et légendaire de l'histoire du Rpg, à savoir la
scène de l'opéra. Interprété par la soprano Svetla Krasteva et orchestré
d'une main de maître par Uematsu ADMC est peut-être le plus beau
morceau qu'il m'ai été donné d'écouter dans ma vie. Dotée d'une
voix extraordinaire la cantatrice parvient à nous (me ?) donner
la chair de poule du premier au dernier couplet du morceau. De plus
la mélodie qui l'accompagne est d'une pureté rarement égalée. Pendant
le jeu, ADMC m'avait déjà fait vibrer comme rarement (vous aussi
je pense… enfin j'espère), la version de cet album m'a presque mis
la larme à l'œil… magnifique un point c'est tout.
Note : 20 / 20
Conclusion
Bien qu'étant, sans aucun doute, un des moins bons albums de ré-orchestration
d'Uematsu, grand finale n'est pas non plus la merde annoncée. Troops
March On, Kefka, Mistery train, Kids Run Through The City Corner,
Tina's Theme valent quand même le détour et Aria Di Mezzo Carattere
un des plus beaux morceau jamais composé. A acheter uniquement si
vous possédez, déjà, la majorité des œuvres d'Uematsu, et que vous
désirez compléter votre collection ou que c'est le seul moyen pour
vous de pouvoir entendre ADMC. Sinon l'album dans sa globalité n'en
vaut franchement pas la peine. Vous serez prévenus…
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